Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/398

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Clibes, Veïes, en Étrurie[1] ; vingt mille pères de famille ayant plus de trois enfants furent établis dans la Campanie, de sorte qu’environ cent mille personnes devinrent cultivateurs, repeuplèrent d’hommes libres une grande partie du territoire, et Rome fut délivrée d’une populace incommode et avilie. Capoue devint colonie romaine : c’était rétablir l’œuvre démocratique de Marius, détruite par Sylla[2]. Il paraît que l’ager de Leontinum, en Sicile, fut aussi compris dans la loi agraire[3]. On procéda ensuite à la nomination de vingt commissaires, choisis parmi les consulaires les plus recommandables[4]. De ce nombre étaient C. Cosconius, Atius Balbus, mari de la sœur de César. Clodius ne put obtenir d’en faire partie[5], et Cicéron, après la mort de Cosconius, refusa de le remplacer[6]. Dans ses lettres à Atticus, ce dernier blâme surtout le partage du territoire de Capoue, comme privant la République d’un revenu important, et se demande ce qui restera à l’État, si ce n’est le vingtième sur l’affranchissement des esclaves, puisqu’on avait déjà abandonné les droits de péage dans toute l’Italie ; mais on a objecté avec raison que, d’un autre côté, l’État se trouvait exonéré des charges énormes imposées par la nécessité de distribuer du blé à tous les pauvres de Rome.

Cependant le partage de l’ager campanus et de l’ager de Stella éprouva bien des retards ; il n’était pas encore terminé en 703, puisqu’à cette époque on conseillait à Pompée

  1. Liber coloniarum, éd. Lachmann, p. 220, 235, 239, 259, 260. — Plusieurs de ces colonies ne remontent peut-être qu’à la dictature de César.
  2. Suétone, César, xx. — Velleius Paterculus, II, xliv. — Appien, Guerres civiles, II, x. « Capua muro ducta coloria Julia Felix, jussu imperatoris Cæsaris a xx viris deducta. (Liber coloniarum, I, p. 231, éd. Lachmann.)
  3. Cicéron, Deuxième Philippique, xxxix.
  4. Dion-Cassius, XXXVIII, i. — Cicéron, Lettres à Atticus, II, xix.
  5. Cicéron, Lettres à Atticus, II, vii.
  6. Discours sur les provinces consulaires, xvii.