Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/71

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du spectacle. Aussi, loin de nous l’intention de blâmer la noblesse, pas plus à Rome qu’en Angleterre, d’avoir conservé sa prépondérance par tous les moyens que les lois ou les habitudes mettaient à sa disposition ! Le pouvoir devait rester aux patriciens tant qu’ils s’en montreraient dignes, et, il faut bien le reconnaître, sans leur persévérance dans la même politique, sans cette hauteur de vues, sans cette vertu sévère et inflexible, caractère distinctif de l’aristocratie, l’œuvre de la civilisation romaine ne se serait pas accomplie.

Au commencement du ve siècle, la République, consolidée, va recueillir le fruit de tant d’efforts soutenus. Plus unis désormais à l’intérieur, les Romains tourneront toute leur énergie vers la conquête de l’Italie, mais il faudra près d’un siècle pour la réaliser. Toujours stimulés par les institutions, toujours contenus par une aristocratie intelligente, ils donneront l’étonnant exemple d’un peuple conservant, au nom de la liberté et au milieu des agitations, l’immobilité d’un système qui le rendra le maître du monde.