Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/89

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âge, poursuivait avec plus de lenteur, mais sans interruption, le système qui, rattachant tous les peuples à un centre commun, devait peu à peu assurer sa domination sur l’Italie d’abord, sur l’univers ensuite.

La défection d’une partie des Apuliens, en 431, encouragea les Samnites à reprendre les armes. Battus l’année d’après, ils demandèrent le rétablissement des rapports d’amitié ; mais l’orgueilleux refus de Rome amena, en 433, la fameuse défaite des Fourches Caudines. La générosité du général samnite, Pontius Herennius, qui accorda la vie sauve à tant de milliers de prisonniers, sous la condition de remettre en vigueur les anciens traités, ne toucha pas le sénat. Quatre légions avaient passé sous le joug : il ne vit là qu’un affront de plus à venger. Le traité de Caudium ne fut pas ratifié, et des subterfuges peu excusables, quoique approuvés plus tard par Cicéron[1], donnèrent au refus une apparence de bon droit.

Cependant le sénat mit tout en œuvre pour réparer cet échec, et bientôt Publilius Philon battit les ennemis dans le Samnium, et, dans l’Apulie, Papirius, à son tour, fit passer 7 000 Samnites sous le joug. Les vaincus sollicitèrent la paix, mais en vain : ils n’obtinrent qu’une trêve de deux ans (436), et à peine était-elle expirée, que, pénétrant dans le pays des Volsques, jusques auprès de Terracine, et se plaçant à Lantulæ, ils battaient une armée romaine levée à la hâte et commandée par Q. Fabius (439). — Capoue fit défection, Nola, Nucérie, les Aurunces et les Volsques du Liris, prenaient ouvertement le parti des Samnites. L’esprit de rébellion s’était propagé jusqu’à Préneste. Rome fut en danger. Quelle énergie ne fallait-il pas au sénat pour contenir des populations d’une fidélité toujours douteuse ! La fortune seconda ses efforts, et les alliés coupables de tra-

  1. Cicéron, Des Devoirs, iii, 30.