Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/9

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PRÉFACE.




La vérité historique devrait être non moins sacrée que la religion. Si les préceptes de la foi élèvent notre âme au-dessus des intérêts de ce monde, les enseignements de l’histoire, à leur tour, nous inspirent l’amour du beau et du juste, la haine de ce qui fait obstacle aux progrès de l’humanité. Ces enseignements, pour être profitables, exigent certaines conditions. Il faut que les faits soient reproduits avec une rigoureuse exactitude, que les changements politiques ou sociaux soient philosophiquement analysés, que l’attrait piquant des détails sur la vie des hommes publics ne détourne pas l’attention de leur rôle politique et ne fasse pas oublier leur mission providentielle.

Trop souvent l’écrivain nous présente les différentes phases de l’histoire comme des événements spontanés, sans rechercher dans les faits antérieurs leur véritable origine et leur déduction naturelle ; semblable au peintre qui, en reproduisant les accidents de la nature, ne s’attache qu’à leur effet pittoresque, sans pouvoir, dans son tableau, en