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hison reçurent un châtiment cruel, expliqué par la terreur qu’ils avaient inspirée. En 440[1], une armée nombreuse alla chercher, non loin de Caudium, les Samnites, qui perdirent 30 000 hommes et furent rejetés dans l’Apennin. Les légions romaines vinrent camper devant leur capitale, Bovianum, et y prirent leurs quartiers d’hiver.

L’année suivante (441), Rome, moins occupée à combattre, en profita pour s’emparer de positions avantageuses ; elle établit en Campanie et en Apulie des colonies qui entouraient le Samnium. À la même époque, Appius Claudius transformait en chaussée régulière la voie qui a conservé son nom[2]. L’attention des Romains se porta aussi sur la défense des côtes et sur les communications maritimes ; on envoya des colons dans l’île de Pontia[3], en face de Terracine, et l’on commença à armer une flotte, qui fut placée sous le commandement de duumviri navales[4]. La guerre durait depuis quinze années, et, quoique Rome ne fût parvenue qu’à refouler les Samnites sur leur territoire, elle avait cependant conquis deux provinces, l’Apulie et la Campanie.


Troisième guerre samnite. Coalition des Samnites, des Étrusques,
des Ombriens et des Herniques (443-449).

VI. Une lutte si acharnée avait retenti en Étrurie ; l’ancienne ligue se reforma. Aguerris par leurs combats journaliers avec les Gaulois, et enhardis par le bruit de la défaite de Lantulæ, les Étrusques crurent le moment venu de reprendre leur ancien territoire, au sud de la forêt Ciminienne ; ils étaient d’ailleurs encouragés par l’attitude des peuples du centre de l’Italie, fatigués du passage continuel des légions. Les armées de la République, de 443 à 449, furent obligées de faire face à différents ennemis à la fois. En Étrurie, Fabius Rullianus dégage Sutrium, rempart de Rome du côté

  1. Tite-Live, IX, xxiv, xxviii.
  2. Diodore de Sicile, XX, xxxvi. — Tite-Live, IX, xxix.
  3. Diodore de Sicile, XIX, ci.
  4. Tite-Live, IX, xxx.