Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parois verticales, c’est-à-dire aussi large dans le fond qu’au niveau du sol (Voir planches 25 et 28), pour empêcher que des lignes si étendues, et si difficiles à garnir de soldats sur tout leur développement, ne fussent attaquées de nuit, à l’improviste, et afin de protéger pendant le jour les travailleurs contre les traits de l’ennemi. À quatre cents pieds en arrière de ce fossé il établit la contrevallation. Il fit ouvrir ensuite deux fossés de 15 pieds de large, aussi profonds l’un que l’autre[1], et remplir le fossé intérieur, c’est-à-dire le plus rapproché de la ville, d’eau dérivée de la rivière l’Oserain. Derrière ces fossés il éleva un rempart et une palissade (aggerem ac vallum) ayant ensemble 12 pieds de haut. Contre celle-ci on appliqua un clayonnage avec créneaux (loricam pinnasque) ; de fortes branches fourchues placées horizontalement à la jonction du clayonnage et du rempart, devaient rendre l’escalade plus difficile. (Voir planche 27.) Il établit enfin, sur toute cette partie de la contrevallation, des tours espacées entre elles de 80 pieds.

Il fallait à la fois travailler à des fortifications étendues, et aller chercher du bois et des vivres, de sorte que ces corvées lointaines diminuaient sans cesse l’effectif des combattants ; aussi les Gaulois essayaient-ils souvent d’inquiéter les travailleurs et faisaient de vigoureuses sorties par plusieurs portes à la fois. César jugea nécessaire d’augmenter la force des ouvrages, afin de pouvoir les défendre avec moins de monde. Il fit prendre des arbres où de grosses branches dont les extrémités furent amincies et taillées en pointe[2] ; on les plaça dans un fossé de 5 pieds de profondeur ; pour qu’on ne pût les arracher, on les lia ensemble à la partie inférieure ; l’autre partie, garnie de branches, dépassait le sol. Il y en avait cinq rangs, contigus et entre-

  1. Eadem altitudine. — Voir paragraphe XIII, Détails sur les fouilles d’Alise, page 319.
  2. Dolabratis, amincies, et non delibratis, écorcées.