Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/444

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à mesure que les premiers ont tiré toutes leurs flèches, ils vont en reprendre près d’une longue file de chameaux qui portent les approvisionnements. Le combat dure depuis plusieurs heures, les Parthes s’étendent toujours davantage en cercle et menacent d’entourer entièrement le grand carré romain.

Dans cette situation critique, Crassus ne peut plus avoir recours qu’à sa cavalerie. Le côté le plus pressé par l’ennemi est celui que commande Publius ; son père lui ordonne de tenter un suprême effort pour dégager l’armée.

Ce noble et intrépide jeune homme prend à l’instant 1 300 cavaliers, parmi lesquels se trouvaient les 1 000 Gaulois envoyés par César, 500 archers et huit cohortes d’infanterie. Deux jeunes gens de son âge le suivent, Censorinus et Megabacchus, le premier sénateur et orateur de talent, le second, également distingué. Dès qu’ils s’ébranlent, les Parthes, suivant leur coutume, s’enfuient tout en lançant des flèches, à la manière des Scythes. Publius prend cette fuite pour une déroute et se laisse entraîner au loin. Lorsque, depuis longtemps, il a perdu de vue le corps de bataille, les fuyards s’arrêtent, font volte-face, sont rejoints par de nombreuses réserves et enveloppent la troupe romaine. Elle se défend avec héroïsme, mais les Gaulois, privés d’armes défensives, résistent avec peine à la cavalerie bardée de fer. Cependant le fils de Crassus a été rejoint par ses fantassins, qui combattent avec valeur ; il veut les porter en avant, ceux-ci lui montrent leurs mains clouées aux boucliers et leurs pieds fixés à terre par les flèches. Publius fait alors un dernier appel à ses braves cavaliers gaulois, qui, par dévouement pour lui, se font tuer loin de leur pays, au service d’une cause étrangère. Ils se précipitent avec impétuosité contre cette muraille de fer qui se dresse devant eux ; ils renversent des cavaliers sous le poids de leur armure, arrachent à d’autres leurs lances ou sautent à terre pour