Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/464

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par César au confluent de l’Allier et de la Loire comme une sentinelle avancée.

Informé de ces événements, César quitte l’Italie en toute hâte, suivi d’un petit nombre de troupes levées dans la Cisalpine. En descendant des Alpes, il se trouve presque seul en présence d’alliés chancelants et de la plus grande partie de la Gaule insurgée, tandis que ses légions sont dispersées au loin sur la Moselle, la Marne et l’Yonne. Tant de périls excitent son ardeur au lieu de l’abattre, et sa résolution est bientôt prise.

Il va attirer ses ennemis, par des diversions heureuses et multipliées, sur les points où il ne veut pas frapper de coups décisifs ; et en envoyant son infanterie dans le Vivarais, sa cavalerie à Vienne, en se rendant lui-même à Narbonne, il divise l’attention de ses adversaires pour cacher ses projets.

Sa présence dans la Province romaine vaut une armée. Il encourage les hommes restés fidèles, intimide les autres, double, avec les ressources locales, toutes les garnisons des villes de la Province jusqu’à Toulouse, et, après avoir ainsi élevé au midi une barrière contre tout envahissement, il retourne sur ses pas et arrive au pied des Cévennes, dans le Vivarais, où il retrouve les troupes envoyées d’avance. Il franchit alors les montagnes couvertes de neige, pénètre en Auvergne, et oblige Vercingetorix à abandonner le Berry pour venir défendre son propre pays menacé. Satisfait de ce résultat, il part à l’improviste, et, presque seul, il accourt à Vienne. Il prend l’escorte de cavalerie qui l’avait précédé, atteint le pays de Langres et se rend ensuite à Sens, où il réunit ses dix légions.

Ainsi, en peu de temps, il a mis la Province romaine à l’abri de toute attaque, forcé Vercingetorix de voler à la défense de l’Auvergne, rejoint et concentré son armée.

Quoique la rigueur de la saison ajoute à la difficulté des