Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/148

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nière antique, par des bordées d’injures qui précédaient le crêpage en règle des tignasses.

Il aimait les champs et les bois et professait, hormis la famille, pour toutes les institutions sociales qui sont la base des régimes : l’école, l’église, la propriété, celle des fruits en particulier, un mépris qui n’avait d’égal que le soin qu’on prenait à les lui faire admettre.

L’école, il la subissait tout de même, parce qu’il y retrouvait les camarades, que le maître n’était pas trop vache, disait-il, et qu’en dehors des heures de classe, il pouvait vider les querelles entamées et dépenser en coups de poing son activité musculaire ; mais il éprouvait à l’endroit de l’église, où ses parents l’envoyaient chaque dimanche, une invincible répulsion.

Il ne pouvait supporter l’immobilité ; il lui répugnait de se mettre à genoux et, comme il n’avait pas — oh ! mais pas du tout ! — l’esprit mystique, il trouvait parfaitement ridicule d’entendre le curé brailler des choses « qu’on n’y comprenait rien ».

C’était d’ailleurs par l’église qu’il avait la première fois fait connaissance avec les misères et les vicissitudes de la vie, sous forme d’une taloche administrée par sa mère pour avoir déchiré une culotte neuve en s’accrochant au banc d’œuvre.

Des associations d’idées s’étaient, là-dessus, faites en lui naturellement, et bien malin eût été