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UN SAUVETAGE


Ils avaient joué à des jeux divers : aux billes d’abord, mais comme Camus et Lebrac avaient perdu beaucoup et qu’ils étaient, autant dire pannés puisqu’il ne leur en restait plus que deux ou trois à chacun, on ne put continuer. Alors on joua aux voleurs : Camus et Lebrac, ainsi que Tintin, furent les gendarmes, alors que Boulot, qui avait gagné douze billes, Tétas, qui en avait gagné huit, et Grangibus, qui n’avait « rien fait », devaient représenter les voleurs.

Sous le porche de l’église qui simulait une maison, des cailloux qui figuraient des trésors ou des lapins, on ne sut jamais, furent disposés en tas ; ensuite de quoi, les trois gendarmes s’éloignèrent vers la droite et les trois voleurs se retirèrent vers la gauche.

Dès que les cognes eurent disparu au premier contour, Boulot, Tétas et Grangibus, en se rasant, revinrent à l’église pour emplir leurs poches de butin, tandis que les trois gendarmes, frisant d’imaginaires moustaches, s’amenaient à leur tour