Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Eh bien ! garde ton numéro cinq et tu te taperas, tu n’es rien qu’un rapia !

— C’est toi que tu n’en es qu’un et puisque c’est comme ça, je voudrais que l’nid soille plein de m… !

— Salaud !

Les discussions n’allaient généralement pas plus loin ; une fois les combinaisons faites, les marchés consacrés en tapant dans la main, celui dont le tour était venu, « montait le nid » et annonçait. S’il était prêt on le prenait ; s’il ne l’était pas, on attendait, mais il n’y avait plus à revenir sur ce qui avait été réglé.

On ne sut jamais ce que Lebrac faisait de ses oiseaux. Gambette et Camus les revendaient à des amateurs ; La Crique à qui son père avait formellement interdit ce genre de chasse et Tintin qui était dans le même cas troquaient régulièrement leurs parts de prise avec Grangibus qui, au moulin où il avait en abondance des graines et des farines ainsi que des cages, se livrait avec rage à l’élevage de ses captifs.

Pourtant, Grangibus n’avait pas de veine : beaucoup de ses oisillons, privés des soins maternels, périssaient ; un corbeau déjà dressé et comment (il buvait du vin), avait jugé bon néanmoins de renoncer aux bienfaits de la civilisation et de reprendre la clé des bois ; une pie, malgré ses ailes à demi-rognées, avait agi de même ; un merle qui