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LE MIROIR DES JOURS


LES GANTS


 
Quand elle met ses gants, je l’aide, et c’est très long…
Nous sommes tous les deux dans le petit salon
Qui retient le parfum de sa robe d’automne.
Elle me tend ses mains ; j’hésite, je tâtonne :
Ses doigts sont délicats, fuselés, élégants !
Je les baise à loisir, quand je lui mets ses gants !
Je prolonge ― elle est bonne et tendre ― ce manège,
Et je goûte longtemps cette vivante neige,
Chaude comme le sang du cœur qu’elle m’offrit ;
Et pendant que je tiens ses doigts clairs, elle rit…