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LE MIROIR DES JOURS


LA TORTURE


 
Une peine est au fond de ton sourire fier ;
Et de tes bleus regards les larmes retenues
Tomberaient lentement sur tes belles mains nues,
Si tu n’avais noyé ton âme en leur flot clair.

Ton front est lourd d’angoisse, et tu souffris hier
Pour la première fois des douleurs inconnues ;
Avec l’amour trahi, les souffrances venues
Ont passé sur ton cœur comme un grand vent amer.

Et maintenant, cachant ton chagrin comme un crime,
Tu trembles que ta voix familière m’exprime
Le sanglot étouffé dans ta gorge, soudain !

Secret intérieur : torture de soi-même,
Crainte intime du soir et souci du matin,
Pour te garder, qu’il faut de vigilance extrême !