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LE MIROIR DES JOURS


L’INCONNU


 
Il y a bien longtemps que j’attends, sans savoir…
Depuis qu’une âme en moi respire, chante ou pleure,
J’écoute s’approcher, joyeux ou triste, l’heure
Qui bénira mon rêve ou tuera mon espoir !

Qu’est-ce donc ? Ah ! mon cœur est comme un grand trou noir !
Seule, l’incertitude anxieuse y demeure.
Mais qu’un peu de lumière efficace l’effleure,
J’y verrai, comme on voit dans l’ombre d’un beau soir !

Ce que j’attends toujours, serait-ce une chimère ?
Quelque réel bonheur humain, joie éphémère,
Qui me prendrait ma vie et rirait de mon sort ?

Ô vague et violent désir ! Ô dure attente !
Je ne sais quoi de pur et d’éternel me tente !
Mais je le connaîtrai lorsque je serai mort…