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acharné, entraînant les autres par son exemple, créant l’émulation.

« Je ne connais pas de plus grande jouissance dans la vie, disait-il à ses élèves, que de découvrir quelque chose de nouveau dans ce que nos yeux considéraient sans le remarquer ; et habituellement, ajoutait-il, nous ne voyons que ce que nous connaissons déjà. »

Lorsqu’il était interne à la Salpêtrière et qu’il accompagnait le médecin durant sa visite quotidienne, il remarquait l’immense contingent de malades qui y passent toute leur vie dans la paralysie, les contractures diverses et les différentes maladies graves dépendant d’affections du système nerveux. L’absence de compréhension de l’origine de ces maladies à cette époque frappait vivement son imagination.

Lorsqu’à la fin de son internat il dut passer dans un autre hôpital, il se dit : « Il faudrait revenir ici et y rester », et, fidèle à ses convictions, il resta là jusqu’à la fin de sa vie, la consacrant à ces infortunés.

Bientôt, ses écrits si remarquables lui amenaient de nombreux élèves et des partisans de ses doctrines ; sa popularité augmentait rapidement. Autour de lui se formait une école indépendante, et ses élèves actuellement, tant à Paris que dans les différentes Facultés de France, comme dans les Universités des deux mondes, devenus eux-mêmes maîtres à leur tour, professent son enseignement et lui donnent les développements qu’il comporte.