Page:Lumet - La Vie d’un, 1897.djvu/19

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brillent et strident, dominent et balafrent d’un éclat barbare toutes ces monotones choses paisibles. Tels qu’une emphase impérieuse ils ont traversé le faubourg. Ils s’engouffrent entre les parois des maisons, se balancent et se dissolvent. Et le régiment, lent, oscillant, traîne ses pieds douloureux, en rangs qui houlent et scandent un pas hésitant, dans une fatigue pesante. Sur les épaules qui se courbent vers le pavé, les fusils vacillent ainsi que des baguettes ivres. À cheval, le colonel parade, raide, il tient la lame de son sabre droite ; elle éclate d’une majesté terrible. Le fourgon des ambulances cahote à la remorque, et voici que les tambours comme étreints d’ombre roulent des bourdons funèbres, pour quelles