Page:Luneau - La forme abdominale de la typhose dans Vaucluse.djvu/17

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maladie qu’une gastro-entérite, compliquée le plus souvent de vertige. L’efficacité du traitement qu’il lui a opposé ne nous paraît pas une raison suffisante pour appuyer cette opinion, et pour que les lésions anatomiques puissent lui servir de base, il faudrait démontrer qu’elles sont plutôt primitives que secondaires.

Cependant M. Henri Luneau reconnaît que ce n’est pas là une simple gastro-entérite : « Lorsqu’elle est devenue générale (l’irritation), les fonctions du foie, de l’estomac et de l’intestin sont interverties ; la bile ne donne plus dans la formation du chyle tous ses éléments, et le sang devient jaune, c’est ce qui fait que tous les tissus de l’économie prennent cette couleur. » Il y a donc en outre une certaine modification dans le sang ; mais c’est peut-être s’avancer un peu trop que de prétendre qu’elle a pour point de départ l’irritation gastro-intestinale. Nous avouons qu’il n’est pas toujours facile de reconnaître si les désordres constatés dans les organes des sujets qui succombent à certaines affections sont la cause ou la conséquence de la maladie. On ne saurait donc être trop prudent avant de se prononcer, surtout « lorsque la physiologie nous montre que, dans un grand nombre de cas, les lésions anatomiques sont les effets de l’état morbide, au lieu d’être les sources latentes qui lui ont donné naissance[1]. »

Au reste, la description qu’il fait de cette maladie dans son rapport est bien celle de la forme abdominale de la typhose.

M. Soumille, vétérinaire à Avignon, reconnaît que la maladie régnante est bien celle qui « a été désignée sous le

  1. Cl. Bernard, 10e leçon sur la pathologie expérimentale, page 102.