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DES EAUX DE PARIS

L’abondance d’eau potable étant désormais assurée pour la grande cité par les 466 pouces du produit moyen de toutes ses ressources hydrauliques, mais non celle qui aurait dû pourvoir à sa salubrité en lavant ses rues, ses places, ses marchés, ses égoûts, et procurer à ses habitants des bains, des lavoirs, des abreuvoirs publics, fournir aux besoins de son industrie manufacturière et permettre enfin de donner quelque chose au luxe, de 1782 à 1786, M. Defer de la Nouerre renouvela ses démarches pour obtenir la permission d’amener à Paris les eaux de l’Yvette et de la Bièvre. Il y fut autorisé en 1787 ; mais la Ville l’ayant abandonné à ses seuls moyens et s’étant abstenue de le soutenir contre les prétentions exagérées des propriétaires des terrains que le canal devait traverser, il dut renoncer à sa spéculation, après qu’un commencement d’exécution l’eut mis à découvert de 250,000 francs. Peu après, en 1791, l’Assemblée Constituante adopta le projet, déjà exposé à l’Académie des Sciences, en 1785, par Brullé, d’amener à Paris, par un canal navigable, les eaux de la Beuvronne, augmentées d’une partie de celles de la Marne, à laquelle on faisait une saignée à peu de distance de Lysy. Adopté, mais ajourné comme tant d’autres par la difficulté d’exécution, ce projet eut au moins le mérite d’éclairer la question lorsqu’il s’agit de prendre une détermination à l’égard du canal de l’Ourcq qui lui a succédé, et dont l’exécution, quoique incomplète, fournit enfin à la ville de Paris une masse d’eau d’une véritable importance.

Suivant ce projet, présenté au Premier Consul, en 1800, par MM. Solages et Bossu, il était question de dériver de la Beuvronne, de la Thérouenne et de l’Ourcq un volume d’eau de 120,000 kilolitres (6250 pouces), dont une moitié aurait