Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/301

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peines et on t’imposera d’autres épreuves, toutes plus difficiles les unes que les autres. Prends ce sifflet (et il lui donna un petit sifflet d’argent), et, à chaque fois qu’on te commandera quelque travail difficile et au-dessus de tes forces, viens secrètement au puits, penche-toi sur l’ouverture et souffle dans ton sifflet, et aussitôt j’arriverai pour te tirer d’embarras, en te faisant connaître ce que tu devras faire. Quand tu retourneras là-haut, le roi te demandera ce que tu auras vu, au fond du puits ; tu lui répondras : — « C’est si beau, sire, qu’il m’est impossible de vous en donner une idée ; du reste, allez-v voir vous-même. »

Remonte, à présent ; fais comme je t’ai recommandé, aie confiance en moi et tu triompheras de tout le mauvais vouloir et des pièges de tes ennemis.

Efflam remercia le bon vieillard et lui fît ses adieux. Puis, il entra dans le panier, souffla dans son sifflet, pour donner à entendre qu’il voulait remonter, et on le hissa en haut.

— Eh bien ! mon garçon, qu’as-tu vu là-dedans ? lui demanda le roi, aussitôt après sa sortie du puits.

— C’est si beau, voyez-vous, sire, si beau, que je ne pourrais jamais vous en donner une idée, par des paroles ; il faut y aller voir vous-même.