Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/368

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Ah ! si vous saviez au prix de combien de peine et de mal !

Et elle le pressait contre son cœur et arrosait son visage de ses larmes. Mais lui dormait toujours profondément et rien ne pouvait le réveiller. La pauvre femme passa toute la nuit à pleurer et à se désoler, sans pouvoir arracher ni une parole ni un regard à son mari. Au point du jour, la femme de chambre de la princesse vint lui ouvrir la porte et la faire sortir secrètement.

Ce jour-là, après dîner, on alla se promener dans le bois qui entourait le château. Cendrillon avait encore étendu un linge blanc sur le gazon et placé dessus une seconde boule d’or, et elle se tenait debout auprès.

La princesse remarqua encore la boule d’or, en passant, et envoya de nouveau sa femme de chambre pour l’acheter.

— Combien votre boule d’or, aujourd’hui ? demanda-t-elle.

— Le même prix eue hier, répondit Cendrillon. La femme de chambre rapporta la réponse à sa maîtresse.

— Eh bien ! dit celle-ci, dites-lui que j’accepte, et qu’elle vous donne sa boule d’or.

Pendant le repas du soir, le prince, à qui l’on avait encore versé du narcotique dans son verre, dormit à table et fut porté à son lit, pendant