Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/441

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cesse. Il se rendit auprès de son père, pour solliciter son consentement.

— La fille est-elle riche ? lui demanda le vieillard.

— Elle le sera, un jour, mon père, puisqu’elle est fille de roi.

— Oui da ! quelque drôlesse, qui vous aura fait croire qu’elle est fille de roi : faites comme il vous plaira, du reste ; mais, vous n’aurez rien de moi, si vous l’épousez.

Iouenn s’en retourna tout triste et raconta à la princesse et à sa tante la réception que lui avait faite son père. Quoi qu’il en soit, le mariage fut célébré, la tante en fit les frais et céda aux jeunes époux une petite maison, qu’elle possédait, non loin de la ville, et où ils se retirèrent.

Environ neuf ou dix mois après, la princesse donna le jour à un fils, un fort bel enfant.

Un oncle de Iouenn, un frère de sa mère, avait aussi des navires sur la mer, pour aller faire du commerce dans les pays lointains. Il se faisait vieux, il était riche aussi et ne voulait plus naviguer. Il confia à son neveu un beau navire, chargé de marchandises, pour aller les vendre dans les pays où le soleil se lève. Quand la princesse apprit cela, elle dit à son mari qu’il fallait mettre leurs portraits à tous deux et celui de leur enfant, bien ressemblants, à l’avant du navire. Ce