Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

princesse en souris et en la maintenant sous cette forme, jusqu’à ce qu’on vît rire une sœur à elle qu’on n’avait jamais vue rire.

Un jour que la nourrice venait de donner à téter à l’enfant, dans le palais, on l’entendit tout à coup s’écrier :

— Ah ! mon Dieu ! voilà que la princesse vient de s’échapper de mes bras, sous la forme d’une souris !...

— Quel malheur ! s’écria le roi, mais, c’est la volonté de Dieu, et il faut s’y résigner.

Peu de temps après, une guerre survint entre le roi de France et le roi d’Espagne. Le roi de France était à cheval, dans la cour du palais, prêt à partir, lorsqu’il vit sa fille, devenue souris, (car on ne l’avait pas perdue de vue et on en prenait le plus grand soin), accourir vers lui et dire :

— Je veux aller avec vous à la guerre, mon père.

— Qu’y veux-tu faire, ma pauvre enfant, dans l’état où tu es ?

— Ne craignez rien et emmenez-moi avec vous, vous dis-je ; mettez-moi dans l’oreille de votre cheval et partons.

Le roi mit la souris dans l’oreille de son cheval, et ils partirent.

Quand on fut sur le champ de bataille, en pré-