Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/151

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— A quoi bon ?

— Dites toujours, pour voir.

— Eh bien ! sur la demande de mon frère ainé, qui est marié à la fille de l’empereur de Turquie, mon père a dit que sa couronne appartiendra à celui de ses trois fils qui lui présentera la plus belle femme, et vous comprenez...

— Si ce n’est que cela, rassurez-vous et ayez confiance en moi.

Quand le jour fut venu où l’on devait présenter les femmes au roi, la souris dit au prince son mari :

— J’irai avec vous chez votre père.

— Ce n’est pas une souris qu’il me faut pour me présenter devant mon père, répondit-il, mais bien une femme, une belle femme.

— Ne vous inquiétez de rien, vous dis-je, et emmenez-moi avec vous.

— Pour me faire honte ?...

Et aussitôt il monta dans son carrosse et partit, laissant la souris à la maison. Mais, celle-ci dit à un jeune pâtre, qui s’apprêtait à partir avec ses moutons :

— Pâtre, attrape-moi ce grand coq rouge, que tu vois là-bas, au milieu de ses poules, et mets-lui à la bouche une bride d’écorce de saule, afin que je monte sur son dos, pour aller rejoindre mon mari, chez mon beau-père.