Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/251

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La géante chargée de la cuisine était sortie, pour le moment. Quand elle rentra, elle goûta le bouillon, avant de tremper la soupe, et le trouva trop salé, ce qu’elle ne pouvait s’expliquer. Les deux autres géantes arrivèrent, un instant après, goûtèrent aussi le bouillon et s’écrièrent :

— C’est salé en diable ! Il faut préparer d’autre bouillon, vite !

— Mais, il n’y a pas d’eau dans la maison, dit la première.

— Allons toutes les trois en chercher, à la fontaine, répondirent les deux autres.

Elles montèrent l’escarboucle au haut de la tour, pour les éclairer, car la nuit était sombre, puis elles se rendirent à la fontaine, portant chacune sur la tête une barrique défoncée par un bout. Comme elles s’en revenaient, Bihanic, qui avait réussi à monter sur la tour, s’empara de l’escarboucle et la mit dans le sac à sel. Une grande obscurité se fit aussitôt, et les géantes, n’y voyant plus, se heurtaient contre les arbres et roulaient à terre avec leurs barriques pleines d’eau. Elles arrivèrent enfin au château, avec beaucoup de mal, fort en colère et sans eau.

— Qui a enlevé l’escarboucle du haut de la tour ? demandèrent-elles aux géants.

— Nous n’en savons rien, répondirent-ils.

Le grand géant alla consulter son Perroquet.