Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand le carrosse eut été confectionné, dans les conditions voulues, Bihanic y fit atteler six chevaux, monta sur le siège du cocher, fouetta et partit pour-le château des géants. Arrivé dans le bois, il entrouvrit les portières, monta sur un chêne dont les branches s’étendaient au-dessus du carrosse, et attendit.

Tôt après, quand ils eurent dîné, les trois géants et les deux géantes vinrent se promener dans le bois.

— Voyez-donc le beau carrosse qui est là-bas ! s’écria le premier qui vit le carrosse en fer ; à qui donc peut-il être ? Allons voir.

Et ils y coururent.

— Les portières sont entr’ouvertes... Il n’y a personne !... Comme on doit être bien là-dedans !... Entrons-y, puisque personne ne vient.

Et ils entrèrent tous les cinq dans le carrosse. Aussitôt les portières se fermèrent avec bruit ; Bihanic descendit de son arbre, monta sur le siège du cocher, fouetta les chevaux et partit, au grand galop, vers Paris. Il fallait entendre les cris, les hurlements et le vacarme d’enfer que faisaient les prisonniers, dans leur prison de fer ! Tout fuyait, saisi de terreur, sur leur passage, hommes et bêtes.

Quand le carrosse arriva dans la cour du palais du roi, on entassa dessus vingt-quatre charre-