Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/419

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laissa prendre, cette fois. La princesse, toute joyeuse, courut le montrer à son père :

— Voyez, mon père, le bel oiseau que j’ai pris !

— Oui vraiment, ma fille, répondit le vieux roi ; c’est un épervier, si je ne me trompe.

On mit l’oiseau dans une belle cage, et la princesse voulut l’avoir dans sa chambre, pour la divertir.

Le soir, quand la femme de chambre eut déshabillé et couché sa maîtresse, celle-ci, qui lisait un peu dans son lit, avant de dormir, fut fort étonnée d’entendre une voix qui disait :

— J’ai grand froid aux pieds !

Elle regarda de tous côtés, et ne vit personne.

— Qui donc a parlé, dans ma chambre ? dit-elle ; ce n’est pas l’oiseau, sans doute ?

— Si, c’est bien moi, répondit l’épervier.

— Comment, pauvre petite bête, vous parlez aussi ? Mais vous n’êtes donc pas ce que vous paraissez être ?

— Non, je n’ai pris cette forme que pour arriver jusqu’à vous.

Et ayant alors souhaité de redevenir homme, il se présenta sous sa forme naturelle à la princesse. Celle-ci reconnut facilement le jeune homme qu’elle avait remarqué à la fenêtre de l’hôtel voisin. Elle voulut appeler sa femme de chambre ; mais, Fanch s’y opposa, lui représen-