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mestiques, qu’il avait vu la princesse de près, et qu’il connaissait la nature de sa maladie. Ce propos fut rapporté au roi, qui fit appeler aussitôt le vieux cuisinier, et lui dit :

— Comment, cuisinier, vous avez dit que vous connaissez la nature de la maladie de la princesse, alors que tous les médecins de la ville ont déclaré n’y rien connaître ?

— Oui, sûrement, sire, je l’ai dit, et je ne m’en dédis pas.

— Eh bien ! parlez, vite, alors ; vous serez bien récompensé, si vous la guérissez.

Le cuisinier, avant de paraître devant le roi, avait roulé plusieurs serviettes sous son tablier, et il répondit :

— Eh bien ! sire, la princesse votre fille ne peut être guérie que lorsqu’elle aura fait comme ceci.

Et en même temps, il laissa tomber les serviettes à ses pieds.

Le roi comprit et pâlit de colère.

— Comment, coquin, qu’oses-tu dire là ?

— Rien que la vérité, sire, et vous le verrez, bientôt.

Il courut, furieux, à la chambre de sa fille et reconnut facilement que le vieux cuisinier ne l’avait pas trompé. Il s’emporta en injures contre la princesse. L’épervier était dans sa cage, et il écoutait et regardait, les yeux clairs.