Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/426

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inconnu. Elle fut éblouie, au premier abord, par sa beauté et ses parures, et ne le reconnut pas. Mais, quand il lui dit, en lui ouvrant ses bras : — « Je suis votre premier mari ! » elle le reconnut aussitôt, et ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, en pleurant de joie et de bonheur.

La princesse l’emmena alors dans la salle du banquet, en le tenant par la main, et le fit asseoir à côté d’elle à table, faisant reculer d’un rang le prince turc. Tout le monde le regardait avec étonnement et admiration, et personne ne le reconnaissait. Le nouveau marié était déjà jaloux des attentions que sa fiancée avait pour l’étranger. Les femmes, et surtout les jeunes princesses de tous les pays, qui se trouvaient là, oubliaient de manger, en le regardant.

Un peu avant la fin du repas, la princesse se leva et parla de la sorte :

— Roi très sage et très expérimente, mon père, et vous, prince, qui aspirez à être bientôt mon époux, je voudrais vous adresser une question et vous demander un conseil.

— Parlez, princesse, lui répondirent le roi et le prince.

Et elle reprit :

— J’avais une jolie petite clef d’or, qui ouvrait mon trésor, et j’eus la douleur de la perdre. Alors, je fis faire une nouvelle clef. Mais, quelque