Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/203

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  Et vous, mon fils cadet, restez-ici,
Je reviendrai vous prendre après... —
Et comme il passait la mer,
Son fils aîné tomba dans l’eau.

  Et quand il vint prendre son fils cadet,
Un lion était à l’étrangler ;
Et quand il revint vers son plus jeune fils.
Un loup de mer le mettait en morceaux !

  Le roi de Romani disait.
Assis sur le rivage de la mer :
— Notre-Dame du Folgoat,
Me voici abandonné !

  J’ai perdu femme et enfants.
Et jamais plus je ne les reverrai !
Jamais plus je ne les reverrai.
Et que ferai-je maintenant ? —

V

  Le roi de Romani disait.
En arrivant chez le riche :
— Au nom de Dieu, un peu de nourriture.
Depuis trois jours je n’ai rien mangé !

  Sans la grâce de Dieu, qui est grande.
Je ne sais comment je pourrais marcher.
Donnez-moi de la nourriture et des vêtements,
St je resterai travailler dans votre maison ;

  Je resterai travailler dans votre maison.
Je ferai de la dentelle et de la passementerie ... —
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . .

  Dur eut été le cœur de celui qui n’eut pleuré,
En voyant un roi gardant les moutons.
Avec un morceau de pain moisi dans la main.
Les chiens du riche ne le mangeraient pas !

VI

  Le berger du roi saluait
Le roi de Romani, en le voyant :
— Gardeur de moutons, dites-moi,
N’avez-vous pas vu un roi ? —

  — Voilà sept ans que je garde ces moutons,
Et je n’ai pas vu de roi passer par ici. —
— Vous êtes mon roi,
Et je vous reconnais à vos fleurs de lys.