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II

  Marie Tili disait,
En arrivant chez le vieux Coquart :
— Donnez-moi escabeau pour m’asseoir,
Si je dois être belle-fille dans cette maison. —

  — Belle-fille dans cette maison vous ne serez,
Ni vous, ni aucune autre fille de lépreux. —
— Jamais vous n’éprouverez de plus grande douleur
Que pour avoir appelé mon père lépreux ! —

III

  Iannik Coquart disait
Un jour, à son père et à sa mère :
— Votre congé, ma mère et mon père,
Pour aller au pardon du Folgoat. —

  — Allez, mon fils, allez au Folgoat,
Et allez-y en bonne compagnie —
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

  Comme il était en route, pour s’y rendre,
Il rencontra Marie Tili :
— Iannik Coquart, dites-moi,
Où allez-vous, où avez-vous été ? —

  — Je vais au pardon du Folgoat,
Que Dieu me donne bon pardon ;
Que Dieu me donne bon pardon,
Et à mes parents, à la maison, bonne nouvelle !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

  Marie Tili disait,
En arrivant à Plouvorn :
— Versez-moi du vin à boire,
Versez-moi de votre meilleur vin :

  Versez-moi du vin clairet,
Le vin qui plaît au cœur des femmes ! —
Ils burent dans le même verre
Et couchèrent dans le même lit.....
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

IV

  Quand Iannik Coquart allait prendre de l’eau,
Il ne savait pas qu’il était malade,
Jusqu’à ce qu’il vint à regarder dans l’eau,
Et qu’il vit qu’il se dépeçait par la maladie !

  Iannik Coquart disait
A sa mère, en arrivant à la maison :
— Voici, ma mère, l’eau que j’ai été vous prendre,
Mais, au nom de Dieu, n’en buvez pas.