Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/411

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  — Ma femme chérie, si vous m’aimez,
Envoyez votre valet à Saint-Brieuc,
De là, il viendra à Saint-Yves, [1][1]
C’est celui-là qui me tirera de peine ! —

IV

  — Page, page, mon petit page.
Et qu’a dit saint Yves ? —
— Saint Yves m’a dit
Qu’il faudrait l’ouvrir ;

  Mettez-lui une bille d’argent dans la bouche,
Et le couteau dans le côté droit ;
Et le couteau dans le côté droit,
Vous trouverez un petit enfant en vie. —

  — Nul ne mettra mon esprit content,
Puisque vous ne le faites, mon époux ;
Nul ne rendra mon cœur content,
Si ce n’est mon frère, l’évêque de Léon.

  Mon mari, écrivez une lettre
à l’évêque de Léon (pour le prier) de venir à la maison ;
Mettez-y en même temps,
D’amener un médecin pour me voir ;

  D’amener un médecin pour me voir,
Mieux vaudrait perdre un que perdre deux ;
Mieux vaudrait perdre un qui est baptisé,
Qu’un autre qui ne le serait pas !

  Mon pauvre mari, si vous m’aimez,
Vous viendrez avec moi à la tonnelle ;
Vous viendrez avec moi à la tonnelle,
Pour que je fasse mon testament. —

  Arrivée dans la tonnelle,
Elle lui a donné un bouquet,
Un bouquet fait de trois sortes de plantes,
Chagrin, mélancolie et tourment.

  — Mon cher époux, si vous vous remariez,
Ne prenez pas une demoiselle,
Prenez la fille d’un bon père de famille,
Qui sera habituée au travail.

  La meilleure vache à lait qui est dans ma maison,
Donnez-la à ma petite servante ;
Donnez-la à ma petite servante,
Qui a eu beaucoup de mal avec moi ;

  1. (1) D’autres versions portent : saint Diboan le saint qui guérit de tous les maux. C’est, m’a-t-on dit, saint Alibon, qui a une chapelle à Plévin, commune de Maël-Carhaix (Côtes-du-Nord).