Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/525

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  Arrive le temps où la Marquise
Devait ou enfanter, ou mourir,
Enfanter le fruit qu’elle avait conçu
Au temps du Marquis son époux.

  Elle enfante, avec beaucoup de peine,
Elle met au monde deux petites créatures,
Deux enfants blancs comme la neige,
Un était fils, l’autre était fille.

  La Marquise écrit une lettre,
Pour porter à son mari, qui est à la guerre,
(Le priant) de venir faire baptiser ses deux enfants,
De peur qu’ils ne viennent à mourir.

  Quand la lettre lui arriva,
Il était dans un combat des plus terribles ;
Il met sur le coin de la lettre
Qu’il faut faire baptiser les deux enfants.

III

  Quand la guerre fut finie,
Le Marquis retourna à la maison ;
Le Marquis retourna à la maison,
Avec une grande joie dans l’esprit.

  En arrivant chez lui,
Il saluait tous les gens de sa maison,
Sa femme et ses enfants ;
Il les revoyait tous avec joie. ...

  Il était aussi gouverneur
Du grand pont de Pontgleïer (?),
Si bien qu’il lui faut retourner à l’armée,
Hélas ! sa charge l’exigeait.

  En sortant de chez lui,
Il donne charge de sa femme ;
Il donne charge de sa femme
A un faux curateur, pour la garder,

  En lui recommandant de bien veiller sur elle,
Comme il le ferait lui-même, s’il était auprès d’elle ;
(De veiller) sur sa femme et ses enfants,
Jusqu'au jour où il reviendrait.

IV

  Le faux curateur était alors,
En vérité, nuit et jour,
En la compagnie de Madame,
En dépit de son opinion (malgré elle).