Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/539

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Qu’il lui arriva une lettre,
(Commandant) d’aller encore à la guerre.

  Le jeune Marquis pleurait,
En faisant ses adieux à sa femme :
— Adieu donc, ma femme chérie,
Je ne vous reverrai plus en vie ! —

  Le jeune marquis pleurait,
Quand il descendit dans la chambre de la nourrice : —
— Adieu donc, mes enfants,
Jamais je ne vous reverrai en vie ! —

  Le jeune Marquis pleurait,
En embrassant ses petits enfants :
En embrassant ses petits enfants,
Et il dit à la nourrice :

  — Adieu à vous, nourrice,
Prenez soin de mes enfants ;
Prenez soin d’eux,
Si je reviens à la maison, je vous récompenserai.

  A toi, mon frère prêtre, je donne la charge
De veiller sur ma femme,
Et prends bien soin d’eux.
Si je reviens à la maison, je te récompenserai. —[1]

VI

  Il n’était pas bien sorti de la maison. ... [1][2]
. . . . . . . . . . . . . . . . . .

  Le Démon est toujours subtil,
Pour tenter celui qui le croit,
Et il lui mit dans le cœur (l’esprit,)
De descendre dans la chambre de la Dame.

  — Bonjour à vous, ma chère sœur ;
Vous n’êtes pas là à votre aise ;
Vous n’êtes pas dans votre contentement,
Puisque vous n’êtes avec le Marquis, qui est si beau.

  Si vous vouliez, ma chère belle-sœur,
Me prendre pour deux ou trois nuits,
Je vous aimerais de tout mon cœur,
Oh ! oui, jusqu’à la fin de ma vie ! —

  Quand la Marquise entendit,
Elle lui donna un soufflet ;

  1. (1) Dans aucune des nombreuses versions que j’ai recueillies de cette ballade, je n’ai trouvé ces adieux tels que les donne la pièce correspondante du Barzaz Breiz (page 175, 6e édition) où ils rappellent si bien les adieux célèbres d’Andromaque et d’Hector, dans Homère. — Le petit Astyanax s’y trouve aussi.
  2. (1) Il doit y avoir ici une lacune d’un vers au moins.