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ERVOANIK LE LINTIER.
SECONDE VERSION.
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I

  La malédiction du ciel et de la terre,
La malédiction des étoiles et de la lune,
La malédiction de la rosée qui tombe en bas
Je donne aux marâtres !

  J’étais un petit enfant tout jeune,
Quand mourut ma mère ;
Depuis qu’il y a marâtre en la maison de mon père,
Je n’ai pas bonne vie.

  Quand mon père chéri est à son repas,
Moi, je suis à la fenêtre à le regarder ;
Je suis à la fenêtre a le regarder,
Ou derrière son dos quelque part.

  Quand ma marâtre sera sortie de la maison,
Mon père me jettera un os,
Et il me dira de me dépêcher,
De peur d’être vu par ma marâtre.

  Alors je vais en pleurant,
Je vais manger chez ma nourrice ;
Dans la maison de mon père nourricier et de ma nourrice,
J’ai fait bien des repas à mon aise !

II

  Ervoanik Le Lintier disait,
Un jour à sa marâtre traîtresse :
— Salut et joie dans cette maison,
Mon père chéri où est-il ? —

  La marâtre traîtresse répondit
A Ervoanik Le Lintier, quand elle l’entendit :
— Votre père n’est pas à la maison,
Il est allé à une petite affaire. —

  — Ma mère chérie, si vous m’aimez,
Vous lui ferez mes compliments;
Faites lui mes compliments.
Et dites-lui que je l’aime. —

  La marâtre traîtresse dit
Au baron Le Lintier, quand il arriva :
— Nous ne serons pas à l’aise ici
Que vous n’ayez fait périr votre fils aîné.