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  Le seigneur Le Doujet demandait
À Guillaume Calvez, en ce moment :
— Guillaume Calvez, dites-moi,
De quelle arme jouez-vous ?

  — (Je joue) d’un petit morceau de bois
Que j’ai ici sous ma veste ;
Que j’ai ici sous ma veste,
Et dont le nom est le gourdin.

  Quand le seigneur Le Doujet entendit (cela),
Il prit son sifflet d’argent ;
Il prit son sifflet d’argent,
Et siffla par trois fois.

  Il siffla par trois fois,
Et dix-huit gentilshommes se trouvèrent (auprès de lui) ;
Dix-huit gentilshommes se sont trouvés,
Pour lui enlever ses filles.

  Cruel eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré,
S’il eût été dans la plaine du Folgoat,
En voyant dix-neuf épées nues
Dégainées contre un penn-baz ;

  Guillaume Calvez joutant contre elles
En tenant ses filles à son côté ;
En tenant ses filles à son côté,
Et il les touchait où il voulait.[1]

  Cruel eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré,
S’il eût été dans la plaine du Folgoat,
En voyant couler le sang des gentilshommes,
Sous le bâton d’un paysan qui les tuait.

  Les filles de Guillaume pleuraient,
Et ne trouvaient personne pour les consoler ;
Elles ne trouvaient personne pour les consoler,
Si ce n’est Guillaume, celui-là le faisait.

  — Consolez-vous, jeunes filles, ne pleurez pas.
J’irai jusqu’au roi, s’il le faut ;
J’irai jusqu’au roi, s’il le faut,
Pour dénoncer le seigneur Le Doujet.

  1. Variante :

    Quand il levait son bâton sur leurs têtes,
    Il les abattait tous comme des mouches.