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Je n’ai vu que deux petits navires
Qui étaient pleins de fumée et de sang,
Sous leurs voiles rouges comme le sang,
Signe de guerre et de combat[1]

— Vas encore au haut du grand mât,
Pour savoir où nous sommes ici ;
Pour savoir où nous sommes ici,
Ce sera la dernière fois…

Et lui de monter en pleurant,
Mais il descendit en chantant ;
Il descendit en chantant,
Et dit aussitôt à son maître :

— Mon pauvre maître, consolez-vous,
Je crois que nous sommes rendus à terre ;
Je crois que nous sommes rendus à terre,
J’ai vu la tour de Babylone.[2]

J’ai vu la tour de Babylone,
Et j’en entends les cloches sonner ;
Et j’en entends les cloches sonner,
Je pense qu’on y fait la procession.

Je vois mon oncle et ma tante
Faisant tous les deux le tour du cimetière….
………………………………………………………
Dur eût été de cœur celui qui n’eût pleuré,
Sur la tour de Babylone, le dimanche matin,

En voyant trente-sept matelots
Débarquant ensemble sur le pont ;
Dix-huit d’entr’eux demandaient de la nourriture,
Les autres demandaient un prêtre.

  1. Variante (1) :

    Je vois venir les Turcs,
    Avec leurs voiles tendues ;
    Avec leurs voiles couleur de sang tendues,
    Nous sommes sûrs d’avoir guerre et combat !
    ………………………………………………………

    Par la grâce de Dieu et de la Trinité,
    Ils ont gagné la victoire sur eux….

  2. Variante (2) :

    — Je vois d’ici la tour de Babylone,
    Avec trois serpents sur pignon,
    Et les habitants sont dans le cimetière,
    Faisant la procession de la grand’messe.