Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’être un faux prêtre. Demande encore à ce juge qui vient vers nous.

Et Robert aborda le juge, en le saluant, et lui dit :

— N’est-il pas vrai, monseigneur le juge, que le pont de Londres est trois fois plus long que la grâce de Dieu ?

— Tout le monde sait cela, imbécile, lui répondit le juge ; d’où donc viens-tu pour être si ignorant ?

— Tu as encore entendu celui-là ? dit Robert, en se détournant vers son frère ; et de deux !

— Des méchants, répondit Ollivier ; je parie qu’ils ne sont pas chrétiens. Mais demande encore à ce vieux moine à barbe blanche qui passe.

Et Robert demanda encore au vieux moine à barbe blanche :

— N’est-ce pas, mon père, que le pont de Londres est trois fois plus long que la grâce de Dieu ?

— C’est parfaitement vrai, mon fils, répondit le moine, et tout le monde vous le dira.

— Tu as entendu, Ollivier ? dit Robert à son frère ; et de trois ! Ton cheval avec sa charge et tout ton argent sont à moi.

— Allons ! je n’aurais jamais cru pareille chose ! dit Ollivier, qui ne revenait pas de son éton-