Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/132

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— Où veux-tu qu’il y ait quelqu’un à nous écouter ?

— Je ne sais... dans ce coffre, peut-être ?...

— Sois donc tranquille à ce sujet, et parle hardiment.

— Eh bien ! celui qui la délivrerait de moi — mais cela n’arrivera pas — devrait rester pendant huit jours avec elle, dans sa chambre, ayant près de lui une barrique pleine d’eau bénite, et l’asperger continuellement avec un balai vierge trempé dans cette eau bénite.

Ollivier, dans son coffre, ne perdait pas un mot de ce qu’on disait au-dessus de lui.

— C’est bien, se dit-il ; cela pourra me servir, si je parviens à sortir d’ici sans mal.

Le chant d’un coq, annonçant le jour, se fit entendre en ce moment, et les trois camarades partirent aussitôt avec des bruits d’ailes, comme de grands oiseaux. Ollivier sortit alors de son coffre.

— Dieu soit loué, dit-il, puisque je suis encore en vie !

Il entra alors dans la ville de Londres et mit à son chapeau un ruban sur lequel il avait fait écrire ces mots : Premier chirurgien de la Basse-Bretagne.

Le roi avait fait publier par tout le royaume qu’il donnerait la main de sa fille à celui qui la guérirait. Ollivier se dirigea vers le palais du roi ; il frappa à la porte, et on lui ouvrit.