Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La nuit qui suivit, comme les voisins veillaient et priaient auprès de son corps, ils virent tout à coup un spectre de feu entrer dans la maison, et, en le regardant attentivement, ils reconnurent avec frayeur qu’il ressemblait à la morte. Le spectre dit alors, avec une voix terrible :

— Ma sœur, suis-moi ! Je viens te chercher, pour venir avec moi dans les feux de l’enfer !

La sœur qui était restée en vie se leva, ouvrit la porte, sortit et se mit à courir. Mais le fantôme de feu sortit après elle et l’atteignit, sans peine, dans la cour. La terre s’entr’ouvrit alors sous leurs pieds, et les deux sœurs s’y abîmèrent, en poussant des cris épouvantables :

— Hélas ! hélas ! nous tombons au fond du puits de l’enfer !

Ceci montre, chrétiens, que nous devons pardonner et être charitables les uns envers les autres.

(Marguerite Philipe.)