Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/183

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— Oui !... répondit-elle encore, mais si bas, si bas, que le confesseur l’entendit à peine.

— Va-t-en ! va-t-en d’ici, monstre horrible ! cria encore le vieux prêtre.

Et Julie, pleurant et sanglotant, se leva encore pour sortir.

— Restez, mon enfant, et achevez votre confession, car ce n’est pas à vous que s’adressent ces paroles. Et après ? Du courage, allez jusqu’au bout.

Julie sanglotait et ne disait rien. Le prêtre reprit :

— Et quand vous auriez eu quatre enfants, et que vous les ayez tués, qu’est cela pour la bonté de Dieu ?

— Non, mon père, répondit alors la pénitente.

La sueur découlait à grosses gouttes du front du vieillard. Lorsque Julie eut achevé sa confession, il lui dit :

— Voici, à présent, votre pénitence, mon enfant. En sortant du confessionnal, vous irez vous mettre à genoux devant l’autel du Rosaire, et vous resterez là jusqu’à ce que je vienne vous prendre.

Triste, pleurant et profondément affligée, la jeune fille alla s’agenouiller devant l’autel du Rosaire, et elle y pria du fond du cœur. La nuit survint ; tout le monde avait quitté l’église, et