Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand elle sortit de l’eau, au point du jour, elle était considérablement diminuée. En revenant chez elle, elle rencontra un prêtre qu’elle ne connaissait pas, et qui la salua, comme le moine de la veille.

Enfin, la troisième nuit, elle alla encore à la rivière, et, cette fois, elle eut beaucoup plus de peine que les deux nuits précédentes. Peu s’en fallut qu’elle ne se laissât arracher sa branche de chêne, et quand elle sortit de l’eau, au point du jour, il ne lui en restait plus qu’un tronçon, et elle était tout épuisée par la lutte qu’elle avait soutenue. Sur son chemin, en retournant chez elle, elle rencontra une religieuse, qu’elle ne connaissait pas, et qui la salua, comme le moine et le prêtre des deux nuits précédentes.

Le lendemain matin, elle se rendit auprès de son confesseur, qui lui dit :

— Eh bien ! ma pauvre femme, avez-vous réussi ?

— Oui, grâce à Dieu ! Mais ce n’est pas sans peine.

— Dites-moi, qu’avez-vous vu sur votre route, chaque nuit, en revenant de la rivière ?

— La première nuit, j’ai rencontré un moine, la seconde nuit un prêtre, et la troisième nuit une religieuse, et ils m’ont saluée tous les trois, bien que je ne les connaisse pas.