était jolie et compatissante, n’avait rien à donner aux quêteurs, quand ils se présentèrent à sa chaumière, et elle en était très-contrariée et toute honteuse.
— Comment, mère, lui demanda Marie Petit-Cœur, vous n’avez rien à donner pour la réparation de notre vieille église ?
— Hélas ! non, ma pauvre enfant.
— Rien ?…
— Rien !
— Vous avez bien un petit sou quelque part ? dirent les quêteurs.
— Je n’ai même pas un liard.
— Vous avez bien des œufs, au moins ?
— Un seul, que la poule a pondu aujourd’hui.
— Donnez-le-moi, mère, dit Marie Petit-Cœur, et je le ferai couver par la poule.
— C’est trop peu d’un seul œuf, ma pauvre enfant.
— Donnez-le-moi, quand même, mère, et laissez faire.
La vieille donna l’œuf à sa fille, et celle-ci alla le porter au nid de la poule, pour être couvé. Voilà que, par un miracle de Dieu, il sortit six petits poussins de cet œuf ! Quand ils furent un peu grands, la fille dit à sa mère :
— Écoutez, mère : il faut vendre les six petits poussins, et, avec l’argent que nous en aurons, nous