Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/227

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— Oui bien, madame, pour le mettre sur l’autel de la Sainte-Vierge, dans notre vieille église ; mais je n’ai pas assez d’argent.

— Montrez-moi ce que vous avez.

— Voyez, madame.

Et Marie montra son louis d’or.

— Vous avez assez, reprit la dame ; donnez-moi votre pièce, et choisissez là les deux bouquets que vous préférerez.

Marie Petit-Cœur donna son louis d’or, sans regret, puis elle choisit deux bouquets et s’en retourna à la maison. En arrivant au bourg de sa paroisse, elle alla tout droit à l’église. Il n’y avait personne en ce moment, si ce n’est la servante du recteur, qui balayait l’église. Marie posa ses deux bouquets sur l’autel de la Vierge, puis elle se rendit auprès de sa mère.

— Eh bien ! ma fille, lui demanda la vieille, qu’avez-vous eu de vos poussins ?

— Voici, mère, répondit Marie en lui présentant le morceau de pain blanc.

— Quoi ! rien que cela, ma fille ?

— Non vraiment, mère.

— Vous les avez donnés à trop bon marché, ma pauvre enfant : on vous a volée.

— Non, non, mère, on ne m’a pas volée; vous le verrez bientôt.

Cependant le recteur vint à l’église, et il fut