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IX


françois kergargal et françoise kergoz, ou la destinée.



François Kergargal faisait la cour, depuis longtemps, à Françoise Kergoz. Par une belle matinée du mois de mai, il se rendait, pour les fiançailles, chez le père de sa douce jolie, lorsqu’il rencontra sur sa route un vieillard qu’il ne connaissait pas, et qui lui adressa pourtant la parole et lui dit :

— Bonjour, François Kergargal ; le soleil béni du bon Dieu brille au firmament, et il fait beau vivre aujourd’hui.

— Oui, vraiment, grand père, répondit François.

Et ils marchèrent quelque temps ensemble, causant du temps et des espérances des laboureurs pour une bonne récolte, quand le vieillard dit :

— Arrêtons-nous là, à l’ombre, pour allumer une pipe et causer un peu ; j’ai quelque chose à vous dire.

Ils s’arrêtèrent sous un hêtre, au bord de la