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d’elle, par tous les moyens possibles. Elle s’entendit avec un de ses domestiques pour tuer le plus beau cheval des écuries de son mari, celui qu’il aimait par dessus tous les autres, et lui faire dire que c’était sa sœur qui l’avait fait tuer, par malice contre lui.

Un soir que Jean rentrait de la chasse, selon son habitude, on lui apprit la mort de son cheval, il en fut très-affecté.

— Comment cela est-il arrivé ? demanda-t-il.

— Comment ? lui répondit sa femme ; c’est votre sœur qui l’a fait tuer par un de ses hommes, par méchanceté, parce qu’elle savait que vous l’aimiez par dessus tous vos autres chevaux.

— Cela n’est pas possible ! répondit-il.

— Ce n’est pas possible ? Ah ! vous ne savez pas tout le mal qu’elle vous veut, celle-là !

Jean se rendit auprès de sa sœur et lui dit :

— Est-il possible, ma sœur, que tu aies fait tuer mon meilleur cheval ?

— Comment peux-tu croire cela, mon frère ?

— Bah ! ce n’est pas la mort d’un cheval qui mettra jamais la désunion entre ma sœur et moi ; qu’il n’en soit donc plus question.

Et il laissa dire sa femme et ne l’écouta pas sur ce sujet.

À quelques jours de là, comme il rentrait encore de la chasse, sa femme lui dit :