Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taine, le bout de devant du bissac trempait dans l’eau, et elle ne pouvait boire, sans risquer de noyer son enfant. Alors une belle dame, toute resplendissante de lumière, apparut à côté d’elle et lui dit :

— Vous voilà bien embarrassée, ma pauvre femme !

— Oui, vraiment, madame. Je meurs de soif, et je n’ose boire, de peur de noyer mon enfant de devant.

— Je vous aiderai, ma pauvre femme.

Et, avec une baguette blanche qu’elle avait à la main, la belle dame toucha l’épaule droite de Jeanne, et aussitôt il lui poussa un bras et une main de ce côté.

— Oh ! soyez bénie à jamais 1 s’écria l’infortunée, car à présent je pourrai du moins donner à téter à mes pauvres enfants !

La dame la toucha de sa baguette à l’épaule gauche, et il lui poussa encore un bras avec sa main de ce côté.

Et Jeanne remercia de nouveau, en pleurant de joie et de reconnaissance.

— Vous ne savez pas qui je suis, ma fille ? lui dit alors la belle dame.

— Non, vraiment, à moins que vous ne soyez la sainte Vierge !

— Je ne suis pas la sainte Vierge, mais bien la