Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/271

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Elle le reconnut sans peine ; mais, maîtrisant son émotion, elle répondit :

— Non, vraiment, mon brave homme.

— Hélas ! mon Dieu, je ne les retrouverai donc pas ! Ayez la bonté de me donner un peu d’eau, je vous prie, pour que je me remette encore en route.

— Vous paraissez bien fatigué, mon pauvre homme ; entrez, et asseyez-vous un peu pour vous reposer, puis vous irez encore.

— Oui, je suis bien fatigué, en effet ; il y a si longtemps que je marche, sans me reposer sous aucun toit !

Et il s’assit sur le coin de la pierre du foyer et s’endormit aussitôt. Les enfants s’étaient approchés de lui, et ils le regardaient avec curiosité et en silence. Son chapeau tomba de dessus sa tête, et le petit garçon s’écria :

— Le chapeau de mon père est tombé dans le feu !

Et la petite fille le prit promptement, en disant :

— Je ne laisserai pas brûler le chapeau de mon père !

Et elle le lui remit sur la tête. Le voyageur s’éveilla en entendant prononcer ce doux nom de père, et il s’écria :

— Ah ! chers petits enfants, que je voudrais