Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/296

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protection de ma marraine, je désire avoir deux bons fusils de chasse pour mes deux frères.

Et aussitôt deux beaux fusils de chasse se trouvèrent par enchantement aux mains des deux frères. Ils allèrent à la chasse, et s’en revinrent le soir, chargés de gibier.

Le lendemain, ils partirent encore de bonne heure ; mais, la vieille leur dit auparavant :

— Ne vous aventurez pas trop loin dans le bois, mes enfants, et si vous voyez un château, gardez-vous bien d’y entrer.

Il y avait quinze jours que les deux frères chassaient dans le bois et revenaient, chaque soir, chargés de gibier ; ils approvisionnaient la cabane de la vieille, qui en était fort contente.

Enfin, un jour, ils ne rentrèrent pas à leur heure ordinaire. Il y avait longtemps que le soleil était couché, et ils n’arrivaient pas, et leur sœur et la vieille aussi en étaient inquiètes.

— Hélas ! dit la vieille, je sais bien ce qui leur est arrivé : ils seront entrés dans le château, malgré mes recommandations.

Marie ne fit que pleurer toute la nuit. Le lendemain matin, voyant que ses frères n’étaient pas encore rentrés, elle dit :

— Je veux aller les chercher au château.

— Hélas ! ma pauvre enfant, lui répondit la vieille, cela n’est pas aussi facile que vous le