Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/301

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— Que signifie ceci ? s’écria le roi à cette vue, et qui donc a été assez hardi pour élever un pareil château en face du mien, sans ma permission ?

Et il appela son premier général et lui dit :

— Allez vite saisir le maître de ce château, et amenez-le devant moi.

Il était bien en colère, le roi.

Le général partit, accompagné de cinq cents soldats. Quand ils furent à cinquante pas du château, ils mirent leurs fusils en joue, pour tirer dessus. La princesse en voyant cela, dit à Marie :

— Dites à présent : « Par la vertu de ma baguette blanche et la protection de ma marraine, qu’ils restent tous immobiles, dans cette position, à l’exception de deux d’entre eux, qui pourront en aller avertir le roi. »

Marie prononça les paroles, et aussitôt les soldats, avec leurs capitaines et le général lui-même, restèrent immobiles, comme des statues de pierre, chacun dans la posture où il se trouvait au moment où les paroles furent prononcées. Deux seulement conservèrent la liberté de leurs mouvements et coururent avertir le roi de ce qui se passait.

— Que signifie ceci ? dit le roi en colère ; vous moquez-vous de moi ? Il faut que j’aille voir moi-même.