Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/303

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— Vous avez là de bien mauvais soldats, sire, lui dit la princesse. Mais comme ils sont immobiles sous les armes ! Commandez-leur donc de tirer ; Il y a assez longtemps qu’ils visent, il me semble !

Et le roi, furieux, commanda : Feu !... feu !...

Mais rien ne bougea.

— Comment ! vos soldats ne vous obéissent donc pas, sire ? reprit la princesse ; je parie qu’ils préfèrent être commandés par cette jeune fille, à qui ils obéiront certainement.

Et elle fit signe à Marie, qui dit :

« Par la vertu de ma baguette blanche et la protection de ma marraine, que ces soldats puissent tirer et recouvrent la liberté de leurs mouvements.

Et aussitôt tous les fusils partirent à la fois, et les soldats recouvrèrent la liberté de leurs mouvements.

Le roi n’en revenait pas de son étonnement ; mais toute sa colère était tombée à la vue de la princesse et de Marie. Il se sentait attiré vers cette dernière surtout ; son cœur battait plus fort, et il lui semblait que son sang parlait. Il en devint amoureux fou et voulait l’épouser sur le champ.

— Quand vous connaîtrez la vérité, sire, lui dit la princesse, vous changerez de langage.